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Blason des Montréal

 

Il existe en Ardèche méridionale, un petit village qui porte le nom de Montréal, situé à quelques kilomètres de l’Argentière, entre Aubenas et Joyeuse.

Village qui serait tout aussi anonyme que bien d’autres, s’il ne s’y trouvait pas un château. Etrange bâtisse qui porte en elle, les siècles qui lui ont laissé des traces dans ses murs, au fil des transformations et des travaux. Ce qui lui donne l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

Votre visite commencera par la cour du XVI ème, dite de la Renaissance, pour finir, alors que vous ne faites que grimper, au XII ème voire fin XI ème siècle arrivé au pied de ce qui est nommé mal à propos « le donjon ». Seuls les dénivelés de l’Ardèche, c'est-à-dire la topographie du lieu a pu permettre cette étrangeté, montée en reculant dans les siècles.

 

 Propriété des Montréal, en ses débuts, elle deviendra celle des Balazuc par le mariage de Albert II de Balazuc avec Pelette le 9 août 1345 qui lui livre dans sa corbeille de noce, Montréal, Uzer, Croze, Montbrison (la Tour de Brison située sur Sanilhac). Il n’existe pas ou très peu de documents sur les origines du château et de la famille de Montréal. Est-ce le lieu qui donna son patronyme à cette famille ou celle-ci qui fera présent de son nom au lieu ? Nul ne peut le dire. Ce n’est d’ailleurs pas le but d’en débattre, je le ferais en d’autres temps.

Un site pour moi, n’est jamais innocent, l’énergie du lieu va agir sur ses occupants, ceux-ci l’auront-ils choisi au hasard ou de façon intuitive ou encore inspiré ? Dans l’ouvrage consacré à ce coin d’Ardèche, je m’en explique (sorti fin 2011).

Je voudrais faire une étude particulière du blason des Montréal. Celle de la tour du château actuel, m’a apporté bien plus de questions que de réponses. Les écrits des historiens et des documents que j’ai pu consulter ne m’ont pas apporté de réponse satisfaisante. Je me suis donc intéressé à une étude symbolique de la construction et des Montréal, ce qui passait forcément par une étude de leur blason. C’est donc vers l’héraldique historique que je me suis tourné, qui est une science auxiliaire de l’histoire. Elle s’appuie sur les documents et meubles armoiries pour obtenir des informations particulières sur l’histoire de leur titulaire. L’étude du blason au 1er degré, ne livre pas de renseignement particulier. Partant du principe que nous avons à faire à une allégorie, qui est une œuvre dont chaque élément évoque symboliquement les aspects d’une idée. Que l’allégorie, c’est la première image brute que vous recevez et comprenez en fonction de vos connaissances et personnalité profonde.

L’image brute de ce blason c’est : UN GRIFFON =Gardien d’un trésor = mine d’argent de l’Argentière. Bon…Peut-être que oui, peut-être que non. Le profane ne voit que ce que l’on veut qu’il voie. Il faut peut-être regarder par-delà l’image, c'est-à-dire au-delà de ce que l’on nous montre. Car il est possible qu’il y ait bien des secrets à découvrir, à comprendre dans le blason des Montréal. En cela, une étude symbolique pourra peut-être nous en dévoiler les mystères, si secret il y a, bien entendu !

L’héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l’étude des armoiries ou armes. Elle s’est développée au Moyen-âge,  est apparue au sein de la Chevalerie au XII ème siècle.

 

  • Observons le blason des Montréal.                                          

En langage héraldique, il se lit ainsi :

Coupé d’azur, au griffon d’or

Palé de gueules et d’or de six pièces.

Pour faire simple, l’héraldique peut-être considérée comme un art, certains n’hésitent pas à parler de science héraldique, ce qui est probablement proche de la vérité. Ici, nous ne rentrerons pas dans les détails. Pas faire plus intelligent que l’on est, j’irais donc au plus simple. Toutefois, il est bon de préciser pour la suite que les couleurs utilisées en héraldique portent un nom : EMAUX ; L’émail est devenue le terme générique pour exprimer les différentes teintes et ce quel que soit le matériau utilisé. Les émaux sont partagés en trois groupes qui sont : Les métaux, les fourrures ou pannes et les couleurs. Seuls les métaux et les couleurs nous intéressent.

  • Les métaux : Argent ou Or
  • Les couleurs gueules : Rouge
  • Sable = Noir
  • Pourpre = Violet
  • Azur = Bleu
  • Sinople = Vert
  • Orangé = Orange

Transmutation : Orangé = Tanné = Marron

 

Pour continuer mon étude du blason de Montréal, je suis sorti du cadre de l’héraldique classique qui est un véritable art avec son langage et sa symbolique propre. La particularité même de la symbolique c’est d’avoir plusieurs interprétations possibles, et rien n’interdit de penser que notre blason ne raconte pas une autre histoire ou vérité que celle que tout un chacun peut lire. Personne ne peut prétendre le contraire, seule la conclusion me dira si je me trompe.

Il y a donc six couleurs, deux métaux et deux transmutations obtenues par les mélanges de couleurs (ex : orangé = rouge et jaune). Transmutation est un terme employé en alchimie (c’est un changement de nature, ou un changement d’une substance en une autre).

Sur notre blason, nous trouvons l’un des métaux : L’or, le griffon et les trois pales.

Deux couleurs : rouge et azur.

Nous avons découvert le langage héraldique qui définit notre blason. Maintenant voyons le langage vulgaire, celui du profane.

  • Coupé d’azur = sur fond bleu
  • Au griffon d’or = la bestiole est jaune
  • Palé de gueules et d’or de six pièces = trois bandes rouge et trois bandes jaune, qui nous font six bandes au total.

C’est vrai, que ça fait moins intelligent.

La symbolique du griffon. Mais tout d’abord, c’est quoi un griffon ? Il s’agit d’une créature légendaire que l’on retrouve dans un nombre important de cultures anciennes. Il possède le corps d’un aigle (la tête, les ailes et les serres) greffé sur l’arrière d’un lion (l’abdomen et les pattes) muni d’oreilles de cheval et d’une queue de serpent.

Tout comme le Phénix, il est hiéracocéphale, ce qui pour certains bestiaires, les places dans la même famille.

Les hiéracocéphales sont des divinités et des créatures humanoïdes à tête de faucon. En Egypte antique, le faucon étant un oiseau sacré, médium préféré de certains Dieux, par extension l’expression s’emploie à toute représentation ayant cette singularité, telle que le griffon.

 

QUATRE ELEMENTS POUR UN SYMBOLE

  •  Une tête d’aigle des ailes déployées et des serres :

Symbole de victoire, les Assyriens, les Perses, les Romains le plaçaient les ailes déployées au-dessus des étendards. C’est parce qu’il est capable de s’élever à des hauteurs considérables que les Romains en avaient fait l’oiseau de Jupiter. Il est considéré comme le messager des Dieux. Il représente la beauté, la force et le prestige. On le dit capable de fixer le soleil. Il est considéré comme un symbole à la fois céleste et solaire, des états spirituels supérieurs. On a attribué l’aigle à Saint Jean et à son Evangile. Au Moyen-âge, on l’identifie au Christ en personne dont il signifie l’ascension et la royauté.      

  • Greffé sur l’arrière d’un lion, abdomen et pattes :

La symbolique du lion au Moyen-âge le faisait : vigilant (il dort les yeux ouverts), sagesse (il efface ses traces sur le sol), la résurrection (une légende dit que les lionceaux, à leur naissance, ne donnent aucun signe de vie. Au bout de trois jours, le père les ramène à la vie en leur soufflant dessus.) Il est fidèle et reconnaissant, symbole de justice, de courage, la majesté, la monarchie, la force, la suprématie. Il est symbole solaire.

  • Muni d’oreilles de cheval :

Elles sont une marque de royauté légitimisant la fonction du souverain. Il est associé à la force, la fertilité, la puissance créative et la jeunesse.

  • Une queue de serpent :

Celui-ci est mis en relation depuis toujours avec les idées du ciel, de corps céleste, d’univers, de nuit des origines, de matière première, d’axe du monde, de substance primordiale, de principe vital de vie, de vie éternelle, d’énergie sexuelle ou spirituelle. Dans bon nombre de cultures, il est symbole positif. Ce n’est qu’à la religion catholique que nous le voyons devenir négatif, ce qui est dû à une erreur d’interprétation de la parabole biblique qui le fait devenir négatif.

 

  • Le blason et la symbolique des couleurs

Les émaux (couleurs) et leur symbolisme au Moyen-âge chez les Montréal.

Coupé d’azur (bleu) : il peut symbolisé l’immortalité. Les premiers chrétiens avaient choisi cette couleur pour symboliser Dieu le Père. Pour l’Art religieux, on représente la Vierge vêtue de bleu. Couleur symbole de l’eau, nettoie, nourrit et rafraîchit. Elle transforme les substances en les dissolvant. L’eau sert à sanctifier et à consacrer la vie du baptisé.

Le bleu : C’est Jupiter et le saphir. Symbole de beauté, fidélité et persévérance.

Au griffon d’or : représente la lumière solaire en tant que symbole de la lumière manifestée. Il exprime la connaissance. Pour l’alchimiste la transmutation du plomb en or  symbolise la transformation de l’humain en divin par la conscience de Dieu. L’Or c’est le métal des rois et des empereurs. Il évoque le soleil dans toute sa symbolique, fécondité, richesse, domination, rayonnement, chaleur, amour, foyer de lumière et de connaissance.

Palé de gueules : Rouge, important pour nos ancêtres parce qu’il symbolisait la vie, exprime la joie, la santé, le triomphe. Pour l’iconographie du Moyen-âge le rouge vif représente l’incandescence, l’activité. Pour l’Art chrétien le rouge symbolise le Saint Esprit, sous la forme du feu, chargé du pouvoir de régéneration.

 

LE BLASON : Ses couleurs et les chakras

En faisant le rapprochement des couleurs du blason avec les centres d’énergies du corps humain, plus couramment appelé Chakras, le résultat est surprenant. Le blason reprend les trois couleurs primaires.

Le bleu, l’or (jaune), le rouge.

 

  • Bleu = la gorge                                                        Le blason  est composé des trois  
  • Or, jaune = le plexus                                                couleurs primaires qui une fois  
  • Rouge = le racine                                                     mélangées donnent le blanc, 
  • Bleu + jaune = orange = le ventre                              symbole de pureté et de haute 
  • Bleu  + rouge = violet = la couronne                           spiritualité. 
  • Violet + bleu = indigo = 3ème œil 

 

Certains laissent entendre que le chakra coronal correspond à la couleur blanche, cela est vrai pour des êtres de très haute spiritualité.

Le blason des Montréal, par ses couleurs et son symbolisme, nous définit l’homme que ce soit dans son élévation spirituelle, terrestre ou énergétique. Les hommes de ces temps reculés pouvaient-ils avoir connaissance de cela ? Je pense très sincèrement que oui. Ce qui me conforte dans cette certitude est l’étude que j’ai faite d’un pilastre  de l’église d’Avenas en Beaujolais.

   

                                                

 

 

 

 

 

 

 

Pour les historiens officiels, elle daterait du XII ème siècle (1167), pour moi d’un peu plus, du X ème siècle. Ce pilastre ayant appartenu à la chapelle d’un monastère bénédictin, rasé par les Sarrasins et récupéré par les moines qui firent bâtir cette église. Il semble évident que ce pilastre nous prouve que pour le XII ème siècle, on possédait la connaissance des énergies du corps humain. Vous trouverez une étude complète de cette église dans mon livre : « Le Beaujolais symbolique et énergétique». En vente chez l’auteur, via mon site ou aux éditions du Cosmogone.

Pour les sceptiques  et pour ceux possédant une petite connaissance de l’héraldique et qui tout prêt de me vouer aux flammes de l’Enfer, de l’imbécillité et du n’importe quoi, je leur demanderais simplement de faire une petite étude des blasons des Balazuc : Palé d’argent (blanc) et de sable (noir) sur chef de gueules (rouge) chargé de trois étoiles d’or (jaune). En exemples :

BRION : Roselle épouse de Pierre II de Balazuc : De gueules à deux fusées d’or, accompagnées de trois besants d’or.

JONCHERES : Or à la bande de sable, chargé de trois étoiles d’argent.

CAYRES : De gueules à trois colombes d’argent essorantes, tenant chacune un rameau d’olivier de sinople (vert) en leur bec.

 

Sur les douze blasons des Seigneurs de Montréal et de leurs alliances, aucune des armoiries ne permet d’arriver au même résultat. Amusez-vous avec d’autres blasons, bien peu vous le permettront.